Ce mois-ci, notre étude* porte sur le point de vue des patients sur l'automédication.
L’automédication responsable est définie par l’AFIPA (Association Française de l’Industrie Pharmaceutique pour une Automédication Responsable) : elle consiste “à soigner leurs maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d'utilisation indiquées (OMS, 2000), avec le conseil du pharmacien.”
Le pharmacien possède un rôle central dans les conseils donnés aux patients lors de la délivrance des médicaments. Il doit veiller au bon usage de ces derniers et vérifier que les patients ne prennent pas de risque en les utilisant.
Maintenant, regardons de plus près les résultats de notre étude :
L’étude nous révèle que 94% des patients a déjà pratiqué l'automédication, et que pour 26% l'avantage principal de l'automédication est de gagner du temps. Ce chiffre élevé indique que l'automédication est une pratique courante et bien ancrée parmi les patients, et que le gain de temps pourrait expliquer en partie sa popularité. Il s'agit d'un domaine où les pharmacies pourraient potentiellement offrir plus de valeur, par exemple en facilitant un accès plus rapide aux médicaments en vente libre.
De plus, près de 83% des répondants optent pour l'automédication uniquement dans le cas de pathologies mineures (rhumes ou états grippaux) et 96% pratiquent l'automédication pour eux-mêmes.
En revanche, 89% des patients interrogés affirment ne pas prendre d'antibiotiques en automédication, et près de 69% déclarent toujours lire la notice d'utilisation avant la prise de médicaments. Ces chiffres semblent indiquer un niveau de prudence et de responsabilité certain parmi les patients, qui montre également l'importance des informations fournies par les fabricants et les pharmaciens.
En ce qui concerne les conseils pharmaceutiques, près de 47% des patients demandent parfois conseil à leur pharmacien avant de s'automédicamenter et pour 69%, le conseil de leur pharmacien est le critère de choix principal pour l'achat d'un médicament sans prescription. Nous pouvons donc constater l'importance du rôle du pharmacien dans le processus d'automédication, agissant comme une sorte de filtre ou de guide pour les patients.
De plus, près d'un patient sur deux souhaiterait des solutions l'orientant dans son automédication au sein de sa pharmacie. Les solutions d'aide à l'automédication les plus plébiscitées sont le conseil direct en pharmacie (39%), l'accès à des fiches conseils en ligne (29%) et la possibilité de communication en ligne avec un pharmacien (18%). Enfin, pour 33%, l'inconvénient principal de l’automédication est l'absence de remboursement par la sécurité sociale ou la mutuelle. Les patients semblent privilégier un mélange de conseils en personne et d'options numériques, tout en étant conscient des limites financières associées à l'automédication.
Enfin, concernant les risques, 24% des patients estiment que le danger majeur est de se tromper dans la posologie, tandis que 81% pensent que la prévention peut passer par des supports digitaux mais en complément de supports en pharmacie. Les patients sont conscients des risques, bien que 19% tout de même déclarent qu’il n’y a aucun danger majeur à cette pratique, et voient un rôle pour les supports digitaux dans la prévention, mais ne les considèrent pas comme des substituts aux conseils professionnels.
L'automédication est clairement une pratique courante parmi les patients, mais elle est abordée avec un certain niveau de prudence et de responsabilité. Le rôle du pharmacien est crucial, et il existe une demande pour des solutions orientant les patients dans cette pratique. Étant donné l'ouverture aux supports digitaux pour la prévention et l'information, il pourrait être bénéfique d'explorer des solutions hybrides, combinant conseils en pharmacie et ressources en ligne, pour mieux servir les besoins des patients dans le domaine de l'automédication.
Retrouvez les résultats de notre étude dans l’infographie ci-dessous 👇🏻
*Selon l’étude de Kozea group "L'automédication" réalisée en août 2023 auprès de 752 patients.